DE BEJARD AU PLUS SUBLIME DES BEAUX ARTS

Published on by YVAN BALCHOY

Tant de lustres que je l'attendais

mon premier ballet de Béjard

à mes yeux un des sommets de l'art.

Pourtant je sais que jamais

je ne regretterai

tous les spectacles manqués

depuis le brio

du vibrant boléro

jusqu'à envoûtant

du sacre du printemps

car c'est avec vous

je vous l'avoue

que j'ai envie ce soir

de m'asseoir

pour enfin savoir

pourquoi la danse créée

par ce petit homme inspiré

enthousiasme le monde entier.

Cette fois le rideau s'ouvre

sur un parterre navrant

de linceuls blancs

qui tristement recouvrent

quelques dizaines de gisants

qui subitement les soulèvent

et, avec grâce, peu à peu se relèvent

Ils sont jeunes, ils sont beaux

et comme pour oublier leur tombeau

s'enlacent, s'embrassent,

se séparent, se délacent

comme pour exorciser

leur ancien état de trépassés.

Le voile blanc

hier encore désespérant

devient robe de mariée

à effeuiller.

Si près de moi

si belle par surcroît

je n 'étais plus qu'émoi

quand ma main se posa tout émue

sur votre main nue.

et brusquement

au même moment

en écho du grand ballet

comme son merveilleux reflet

s'ajouta la danse de vos doigts

si caressants, si adroits

à s'enrouler autour des miens

comme les plus libres des liens

Je vibre encore de l'écriture

sur ma peau des délicieuses griffures

de vos ongles tranchants

me labourant comme un champ

à moissonner sur le champ

Déjà, tour à tour

nous nous faisions l'amour

tous deux électrisés

par paumes interposées.

Face à la danse

qui nous encouragea triomphale

jusque la fin de la séance

à cette fusion digitale

avant goût merveilleux

de celle qui brille en vos yeux

et à laquelle j'aspire :

me perdre en vous

pour le meilleur et pour le pire

et me retrouver tout neuf

comme sortant de l'oeuf.

Plus tard ,vous m'avez laissé atteindre

vos jambes de reine

protégées certes par ce pantalon

sans aucun doute trop long

mais pas assez

pour m'empêcher d'approcher

et presque de toucher

à travers la souplesse du tissu

l'étroite commissure

la si douce fourrure

où votre féminité

toute frisottée et veloutée

généreuse m'a reçu.

Le spectacle enfin s'est terminé

comme il avait commencé

en rappelant le scandale de toute mort

plus scandaleuse encore

quand elle envoie au tombeau

tant de corps jeunes et beaux

à travers ces gestes merveilleux

qui assurent notre survie

en enrichissant nos vies.

Nous rentrâmes chez vous

en nous donnant mille bisous

Mieux que joyeux

j'étais simplement heureux

vous veniez d'écrire sans mots

de vos doigts

si adroits

de votre chair

tellement mystère

sur mon corps

en transport

un poème charnel

une sourate gestuelle

qui changeait en lumière

ce demain ravageur

qui jusque hier

me faisait peur

En votre salon, qui de nous deux

étreingnit le premier l'autre avec feu

Peu importe, je découvris

tout ébloui

en ressentant votre corps en émoi

si fort tout contre moi

à quel point vous étiez femme

audacieusement, passionnément femme.

Je pouvais enfin respirer

et me délecter

de cette chevelure enchantée

que j'avais déjà chantée

Puis avec une simplicité

vous m'avez laissez caresser sans hâte

le doux moelleux

de vos deux grenades

qu'ensuite vous m'avez dévoilées

pour mon bonheur

dans leur splendeur.

me permettant de goûter

l'exquis de leurs perles vivantes

qui sous mes baisers

se dressaient conquérantes.

A genoux devant le soleil

de ces merveilles

je pus enfin embrasser en son centre

l'océan de votre ventre

et même enfouir soudain

mes doigts en votre mousse de satin.

Vous me fîtes alors gentiment comprendre

votre désir d'attendre.

Et ainsi ma découverte de vos trésors

ce jour-là a atteint son port

Quelques larmes fleurirent alors

sur votre visage, gouttelettes d'or

où douleurs et joies

d'aujourd'hui ou d'autrefois

se mêlèrent un instant

à la magie de notre présent.

Mais reprenant l'initiative,

vos mains si actives

transmirent leur feu paradisiaque

merveilleux aphrodisiaques

qui réchauffant ma chair et mes os

firent éclater mon éros

dont elles éveillèrent le paroxysme

jusqu'au septième ciel de délices.

Devant mon envie d'aller plus loin

pour forcer ce soir-là notre destin

je vis dans votre regard

si plein d'égard

l'ombre d'une hésitation

qui peu à peu se mua en tendre dénégation.

En prenant congé de vous

émerveillé au-delà de mes rêves les plus fous,

lourd pourtant était mon coeur

profonde ma peur

non certes d'avoir interrompu à votre demande

notre ballet de sarabande,

car ce que vous m'aviez offert

avec tant de savoir-faire

valait mille paradis,

sans contredit

mais de n'avoir pu mieux répondre

à ce que vous attendiez de notre rencontre.

Plus tard, je rentrai sans me hâter

comme si je voulais arrêter

en mon coeur " le merveilleux,

d'un soir miraculeux

en me demandant

le cur battant

quel serait après ce sommet

le demain désormais

de cette fabuleuse histoire

que j'espère prémonitoire

qui, témoin inspiré

d'un passé décalé

ressuscitait en un sens

mon adolescence

restée autrefois en souffrance.

Aujourd'hui, je le sais plus que jamais

tout est toujours désormais possible

et le plus grand de mes désirs

c'est de continuer à découvrir

ce rayon de soleil teinté de larmes

qui fait votre charme

Près de vous je me sens bien

attaché sans liens,

et j'aimerais, qu'étant ma dernière félicité

mon ultime fierté

vous deveniez mon premier amour

dont je me ferais le troubadour

pour toujours.

Yvan Balchoy

yvanbalchoy13@gmail.com

http://poete-action.ultim-blog.com

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